[projet 52] La foi – 4/52

Je me suis lancée dans un « projet 52 ». Il s’agit d’une sorte d’exercice qui consiste à prendre des photos à une certaine fréquence, pendant toute une année : les projets 365 reviennent à publier une image chaque jour, les projets 52 à en produire une par semaine. On commence quand on veut et les règles sont simples : une photo, prise et publiée au cours de la même semaine. Certains se mettent des contraintes supplémentaires, comme un thème spécifique ou l’utilisation d’un seul type d’appareil ou d’objectif. J’ai décidé de me laisser une semi-liberté : un thème par semaine, mais si je réalise une photo qui me plaît davantage dans le laps de temps imparti et qui n’est pas liée au thème, alors la semaine sera rebaptisée « sujet libre » !

J’ai tenu un mois ! Youhou ! D’accord, un mois ne représente pas grand chose (j’ai encore 11 mois à tenir, soit 48 semaines… Vu comme ça, c’est presque effrayant). Toutefois, je n’étais pas sûre de réussir à m’accrocher aussi longtemps. Cette semaine a été riche en évènements et en boulot, j’ai donc eu beaucoup de mal à trouver le temps matériel pour réaliser mon objectif. Autre difficulté : le thème. Le thème proposé par mon livre qui répertorie 52 idées pour les photographes amateurs en manque d’inspiration ne m’emballait pas vraiment : « trouver l’inspiration partout ». Finalement, c’est comme ça que j’en suis venue à l’envie d’illustrer la foi, puisque depuis mon balcon j’ai une vue directe sur une grande église (qui se rappelle à mon bon souvenir par un concert de cloche tous les matins…). Hier, le magnifique soleil qui prenait enfin la place du temps maussade de cette semaine m’a donné envie de voir les vitraux de l’église et le thème est devenu « la foi ! »

Voici donc la sélection dominicale :

Excommunications à la chaîne

Difficile de ne pas réagir à une telle histoire. Une fillette brésilienne, 9 ans, violée pendant plusieurs années par son beau-père, tombe enceinte de jumeaux. C’est déjà le comble de l’horreur. Les médecins la jugent, en plus, inapte à mener à terme la grossesse sans mettre sa vie en danger. Deux médecins pratiquent donc un avortement. C’est à peu près à ce moment là que l’Église catholique a cru bon de fiche un peu plus en l’air son image déjà bien abimée et de prouver qu’Einstein avait raison : la bêtise humaine ne connait pas de limite. Un évêque brésilien n’a rien trouvé de mieux à faire que de prononcer une excommunication contre la fillette, sa mère qui a autorisé l’intervention, et les deux médecins. Le violeur, pauvre pêcheur, a droit au pardon, sans doute.

De l’incompréhension à l’indignation, l’affaire provoque beaucoup chez les fidèles catholiques qui commencent à se poser quelques questions. Personnellement, la vendetta que certains athées mènent à l’encontre de n’importe quelle religion m’exaspère tout autant que ces évêques mal embouchés. J’en ai un peu marre d’entendre parler de l’inquisition. C’était il y a cinq siècles. Il faut passer à autre chose. Je ne banalise pas les massacres qui ont eu lieu, et je suis tout à fait d’accord pour les condamner et pour condamner la façon de penser de l’Église d’alors. Mais c’était un autre temps, une façon d’envisager les choses radicalement différente de la notre aujourd’hui. Il ne faut pas juger le passé avec nos valeurs d’aujourd’hui. Ça ne sert à rien de faire de l’historiquement correct. Et puis il faut être un peu cohérent : ce sont les mêmes qui condamnent l’Église en la traitant de vestige du passé et en lui rappelant que l’on vit au XXIe siècle qui se servent de l’inquisition comme argument.

Pour en revenir à ce triste évènement, il provoque d’autant plus de remous que le cardinal Giovanni Battista Re, proche collaborateur du pape, soutient la décision de son collègue brésilien en précisant que c’est bien malheureux, mais que l’Église soutient le droit à la vie. Que la fillette risque de perdre la sienne en continuant la grossesse n’importe pas. Après tout, elle attendait des jumeaux. Deux contre un, elle perd. Tout simplement effarant. Le débat sur l’avortement est houleux et difficile, mais personnellement, je considère l’avortement comme l’un des droits basiques de la femme, car chacun doit pouvoir disposer de son corps comme il l’entend. Mais ce n’est pas la question ici. Le fait est que le Vatican semble de plus en plus éloigné de ses fidèles. Un véritable fossé s’est crée et continue de se creuser, à mesure que l’autorité catholique s’enfonce de plus en plus dans l’obscurantisme, la cruauté et l’intolérance. Quitte à ne pas apporter le soutient dont cette fillette a bien besoin et qui me semble pourtant correspondre à la mission de l’Eglise, il aurait été mieux de ne rien dire. Parfois, il faut savoir se taire.